Quel numérique pour quelle société ?
#CCE2022 La Convention citoyenne étudiante 2022
Réunion avec le Vice-Président "numérique" de l'Université Paris-Est Créteil le mardi 28 février à l'IEP de Fontainebleau dans le cadre de la mise en application des propositions issues de la CCE 2022
Interlocuteur :
Pierre Valarcher, vice-président « numérique » de l’UPEC, enseignant-chercheur en informatique, directeur adjoint du Laboratoire d’Algorithmique, Complexité et Logique et co-directeur du Living Lab AlgoPo
🤝 Cette rencontre a été l’occasion, pour quelques étudiant(e)s des master 2 Étude socio-politique de la globalisation et Transformation socio-environnementale (Coline, Kenza, Maryse, Clélie, Réda, Clément, Dylan, Lucie, Maddy et Victor), de présenter au vice-président « numérique » de l’UPEC dix-neuf propositions issues de la Convention Citoyenne Étudiante 2022 "Quel numérique pour quelle société ?" dont la mise en application concerne l’université Paris-Est Créteil (dans un premier temps, pour étude de leur faisabilité). Les étudiant(e)s se sont avant tout demandé(e)s comment l'université pourrait aider à la mise en place de ces propositions. Pour cela, ils et elles ont, dans un premier temps, formulé leurs attentes auprès de monsieur Pierre Valarcher en divisant les propositions en cinq thématiques : propositions phares, numérique & éducation, numérique & santé, numérique & environnement et numérique & droit. Puis, dans un second temps, vint un temps d'échanges des plus enrichissant entre les étudiant(e)s et M. Valarcher autour des propositions présentées, permettant au vice-président « numérique » d'exprimer son avis sur lesdites propositions et d'ajouter des éléments de contexte lorsque nécessaire.
💡 Propositions des étudiant(e)s
Propositions présentées dans la thématique « Propositions phares » :
- Création d’un pôle de Médiation Numérique et Solidaire
- Création d’une plateforme universitaire unique
La première proposition est issue d’un constat : le numérique est d’une importance capitale dans la vie étudiante. Cependant, nous constatons avec regret que près de 1.5% des étudiant(e)s (30.000/2 millions) ne disposeraient pas d’un ordinateur (selon l’Association des vice-présidents numérique de l’enseignement supérieur). Aussi, 10 à 25% des étudiant.e.s ne disposeraient pas d'une connexion stable, nécessaire pour étudier (selon le syndicat étudiant UNEF). Il y a un vrai manque de dispositifs pour aider ces étudiant(e)s en situation précaire. La création de ce pôle implique la création d’une association étudiante en son sein, le développement d'enquêtes pour mesurer les besoins relatifs au numérique des étudiant.e.s et la collecte et distribution d’outils numériques. L’université peut aider à la mise en place de ce pôle à travers le création de partenariats (aide logistique pour les locaux, mise en contact avec des intervenant(e)s qualifié(e)s, mise en place de collecte d’outils, etc.) ainsi qu’au soutien sur la communication.
La seconde proposition concerne la création d’un plateforme universitaire unique. Cette proposition a pour objectifs de grouper E-Campus, Eprel et Ade sous une même architecture et de créer un réseau d’entraide de proximité avec un système de propositions-demandes. Ces deux objectifs auront pour finalité de réduire le nombre de clics faits sur les différentes plateformes (réduction de la pollution), simplifier les architectures, respecter les normes d’accessibilité et proposer un accès en anglais. L’université pourrait aider les étudiant(e)s en valorisant le forum existant sur E-Campus par une communication sur l’entraide étudiante, en sondant les étudiant(e)s sur leurs besoins en outillage numérique ou encore en mettant en place un groupe test de la plateforme unique.
Propositions présentées dans la thématique « numérique & éducation » :
- Favoriser les cours en présentiel
- Valoriser l’engagement des étudiant(e)s formé(e)s dans l’accompagnement d’autres étudiant(e)s
- Former les étudiant(e)s sur les conduites à adopter vis-à-vis des informations disponibles en ligne
Pour rappel, les cours en ligne surchargent la consommation du réseau. En effet, 150 grammes à 1 Kg de CO2 sont émis en une heure lorsqu’un cours est en ligne ! Il faut impérativement utiliser des logiciels moins polluants tels que Microsoft Teams ou Google Meet si certains cours sont maintenus en ligne. Cependant, les enseignants doivent prioriser les cours en présentiel. Toutefois, les étudiant(e)s en situation de handicap et/ou concerné(e)s par la phobie scolaire doivent pouvoir bénéficier d'un accès de qualité aux cours, tenant compte de leur situation.
Ensuite, l’engagement d'étudiant(e)s formé(e)s dans l’accompagnement d’autres étudiant(e)s doit pouvoir être valoriser, notamment, à travers la mise en place de suppléments au diplôme ou par l’ouverture d’une unité d’enseignement spécifique.
Enfin, la formation des étudiant(e)s sur les bonnes conduites à adopter vis-à-vis des informations en ligne pourrait se faire à travers de courts modules ou des tutoriels en ligne. Autrement, cette dimension pourrait être intégrée aux cours de méthodologie ou d’informatique.
Propositions présentées dans la thématique « numérique & santé » :
- Lutter contre l’addiction au numérique
- Améliorer la communication autour des offres de télé-suivi et de télé-orientation médicale pour les étudiant(e)s
Les étudiant(e)s ont attaché une importance particulière à ces deux propositions, car « près de 70 % des étudiants ont ressenti des symptômes de la dépression » (Ouest-France, 17/11/22) selon une enquête réalisée par l’institut CSA pour la mutuelle étudiante LMDE en 2022. La santé des étudiant(e)s se détériore : il faut agir sans plus tarder !
D’abord, la lutte contre l’addiction au numérique pourrait se faire à travers l’organisation d’une semaine de prévention sur la santé mentale et les risques d’addiction en début d’année universitaire, en collaboration avec les municipalités (exemples d’ateliers : ciné-débat, formation PSSM, rencontre avec des psychologues et ateliers de sensibilisation). Les étudiant(e)s requièrent notamment la formation du corps enseignant à ces problématiques.
Ensuite, les étudiant(e)s ont proposé le développement d’une structure médicale sur chaque campus avec un(e) médecin généraliste, un(e) infirmier(e) et un(e) psychologue.
Propositions présentées dans la thématique « numérique & environnement » :
- Mettre en place un module de formation sur les impacts du numérique
- Faire preuve de sobriété énergétique et numérique sur chaque campus de l’université
- Étendre le réseau WIFI Eduroam
Tout d'abord, la mise en place d’un tel module nécessite des enseignements ludique, inspirés par des pédagogies alternatives, afin de sensibiliser les étudiant(e)s, le personnel d’université et les intervenant(e)s sur l’urgence climatique. Des fresques du climat peuvent notamment être déployées.
Ensuite, il faut faire preuve de sobriété énergétique et numérique sur chaque campus. Cela se ferait par l’instauration d’heures basses d’activité des serveurs et sites internet, le renforcement de l’isolation thermique, l’installation de minuteurs de veille aux appareils électroniques afin de limiter la surconsommation énergétique, la mesure de l’empreinte environnementale du numérique à l’UPEC et, enfin et surtout [pour les étudiant(e)s de l’IEP] la mise en place d’initiatives de numérique écologique sur le nouveau campus de l’IEP.
Enfin, l’extension du réseau WIFI Eduroam permettrait de réduire l’utilisation des réseaux mobiles (5G, 4G, 3G) qui polluent plus ou moins 20 fois plus que le WIFI. Aussi, il faudrait s’assurer que celles et ceux présent(e)s sur un campus s’y connectent systématiquement. Ce réseau pourrait aussi être étendu autour des campus afin que les étudiant(e)s qui souhaitent travailler dans un lieu proche de l’université puissent s’y connecter.
Propositions présentées dans la thématique « numérique & droit » :
Ces propositions sont issues d’une thématique que les étudiant(e)s de l’IEP maîtrisent peu. Elles sont à approfondir par les étudiant(e)s du master Droit du numérique. Elles n'ont pas été discutées lors de cette réunion.
- Soumettre les outils numériques de l’UPEC au Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA), qui décrit le niveau d’accessibilité des logiciels et sites à destination des personnes en situation de handicap
- Rendre possible l’anonymisation systématique des copies d’examen
- Mettre en place un formulaire de droit à l’image lors de chaque évènement
- Disposer d’une plateforme de gestion d’exercices des droits
- Créer des référents numériques ainsi qu’une association dédiée à l’accessibilité des étudiant(e)s aux droits relatifs au RGPD
- Solliciter le consentement des personnes concernées pour la captation de leur image et de leur voix par les outils de télécommunication Microsoft
- Trouver une alternative à la suite bureautique Microsoft Office 365
- Mettre en place un portail sécurisé sur le site Internet de l’université afin d’échanger des fichiers avec l’administration
- Améliorer l’information délivrée aux étudiant(e)s sur leurs droits, leurs données personnelles et sur les algorithmes publics de sélection.
💬 Réponses du Vice-Président "numérique" de l'Université et discussion avec les étudiant(e)s
Monsieur Pierre Valarcher a d'abord félicité les étudiant(e)s pour leur présentation. Il a ensuite commenté la présentation en réagissant à chaque proposition mise en avant, à l'exception des propositions de la thématique "numérique & droit" pour les raisons présentées ci-avant.
Création d’un pôle de Médiation Numérique et Solidaire ?
Cette proposition a été longuement discutée par M. Valarcher et les étudiant(e)s présent(e)s. Plusieurs points ont été soulevés :
- Il faut 1 médiateur(rice) numérique par parcours dans chaque campus.
- Ces médiateur(rice)s numériques seraient formé(e)s et auraient donc chacun(ne) une spécialisation. Ces formations pourraient être faites par des Fab-Lab*(1).
- Il faudrait notamment valoriser cette activité de médiation par un supplément au diplôme (pour mettre ce supplément en place, il peut être intéressant de contacter des composantes de l'UPEC qui utilisent déjà cela). Sinon, voici ce qui pourrait être mis en place : option non-obligatoire, emploi étudiant, UE libre, service civique).
- Les étudiant(e)s doivent se renseigner sur le fonctionnement de la cellule de handicap de l'université qui existe déjà.
- Les machines (outillage numérique) pourraient être récupérées auprès d'autres composantes de l'UPEC comme l'IUT qui dispose d'un stock et de machines et qui a différents partenariats avec des entreprises qui leur fournissent les machines qui ne sont plus utilisées.
- 1 personnel administratif sur chaque site de l'université pourrait être en charge de la gestion de ce pôle (emploi à temps partiel ou à temps complet).
- Il faut épuiser ce sujet, savoir exactement quels sont les tenants et aboutissants de ce projet pour le faire devenir concret. Il faut notamment créer des fiches de poste pour recruter des médiateur(rice)s numériques, car ils et elles pourraient être employé(e)s par l'université pour cela.
- L'UPEC pourrait fournir une armoire sécurisée à l'IEP afin de stocker les machines.
Création d’une plateforme universitaire unique
- L'automatisation de la traduction français-anglais des plateformes numériques de l'UPEC sera fait cette année.
- Réseau d’entraide de proximité. Moins de clics. Architecture simplifiée. Traduction. Normes d’accessibilité. Eco-conception.
- Il faudrait réaliser un sondage pour les étudiant(e)s sur leur usage des outils numériques actuels et leur compréhension de ceux-ci.
- Un forum pourrait être créer sur cette plateforme afin de centraliser l'information concernant le bien-être des étudiants (sous forme de Demande-Propositions d’action (exemple : J’aime ma ville)).
Numérique et éducation
- Monsieur Pierre Valarcher soutient l'idée des étudiant(e)s qui considèrent qu'il faut favoriser les cours en présentiel.
- La lutte contre désinformation pourrait effectivement se faire à travers de courts modules ou des tutoriels en ligne sur le fact-checking. Il faudrait se renseigner sur ce qui est fait ailleurs et comment cela s'organise.
Numérique et santé
Monsieur Pierre Valarcher a dit qu'il ne pourrait pas aider personnellement les étudiant(e)s sur cette thématique. Cependant, il les a conseillé.
- Il faudrait que les étudiant(e)s organisent une réunion avec Vie de Campus et Résus+ et proposent le projet à la FSIE et la CVEC afin de recevoir des aides.
- Il faudrait penser à créer un pôle santé à Fontainebleau car c'est une ville excentrée qui souhaite, à terme, devenir une ville-campus reconnue.
- La détérioration de la santé mentale des étudiants implique la nécessité de la présence de psychologues sur le campus de Fontainebleau.
Numérique et environnement
- L'UPEC devrait-elle passer au chauffage géothermique ?
(1) Un fablab (contraction de l'anglais fabrication laboratory, « laboratoire de fabrication ») est un tiers-lieu de type makerspace cadré par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et la FabFoundation en proposant un inventaire minimal permettant la création des principaux projets fab labs, un ensemble de logiciels et solutions libres et open-sources, les Fab Modules, et une charte de gouvernance, la Fab Charter.
Rédigé par Victor Pires Henriques
Dernières modifications par Dylan Breviere
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